Maurice Leblanc
Maurice Leblanc est né à Rouen en 1864. Paris l’attire : c’est la patrie des écrivains et des artistes, qu’il fréquente à Montmartre dès 1888. Il cherche d’ailleurs à se rapprocher des grands noms de l’époque : Flaubert, Zola ou Edmond de Goncourt − en vain. Ses romans et ses nouvelles ont alors des destinées variées, parfois estimées par la critique et par ses confrères, parfois négligées ou méprisées. Sa réussite n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Il collabore à des journaux, dans l’espoir que son talent soit un jour reconnu.
« L’arrestation d’Arsène Lupin » ne devait être qu’une nouvelle sans suite. Mais le succès est tel que le directeur du journal, Pierre Lafitte, insiste auprès de Maurice Leblanc pour qu’il poursuive les aventures de son héros. L’auteur refuse catégoriquement puis, quelque temps plus tard, se laisse convaincre. Son personnage s’empare de lui et ne lui donnera plus de répit. Les histoires s’enchaînent. Quatre mois après la première nouvelle, « Arsène Lupin en prison » paraît dans le journal, à grand renfort de publicité. En janvier 1906, c’est « L’évasion d’Arsène Lupin ».
Très vite, l’auteur des mille et un coups d’Arsène Lupin est surnommé le « Conan Doyle français » et les aventures de son héros sont publiées à un rythme effréné : Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, L’Aiguille creuse, Le Bouchon de Cristal, Le Triangle d’Or, La Comtesse de Cagliostro… Le succès est tel que le théâtre et le cinéma se saisissent du gentleman-cambrioleur : on l’adapte, on le parodie… Maurice Leblanc, à son grand désespoir, devient un écrivain populaire.
Dès l’été 1938, Maurice Leblanc ressent les premières atteintes d’un mal psychologique qui le ronge : ses dérangements cérébraux lui donnent des hallucinations et il a peur d’Arsène Lupin qui, prétend-il, le suit partout. Il meurt en 1941, à Perpignan et repose depuis 1947 au cimetière Montparnasse à Paris.