Bruce Lowery

1 ouvrage paru chez Magnard

Bruce Lowery est un écrivain étonnant : né en 1931 dans le Nevada aux États-Unis, de langue américaine, il écrit pourtant son premier roman, La Cicatrice, en 1960, en français. Il faut dire que l’écrivain connaît bien la langue et la culture françaises car il fait de brillantes études en France : il obtient de nombreux diplômes avec mention tant à l’Université de Paris qu’à l’École de journalisme. Il poursuit sa carrière universitaire en soutenant, en 1962, une thèse de doctorat ayant pour sujet « Marcel Proust et Henry James : une confrontation » à l’Université de la Sorbonne, où il reçoit la mention très honorable. Commence alors sa carrière de professeur : il enseigne l’anglais au lycée Henri IV à Paris et à l’École d’interprètes de la Sorbonne de 1962 à 1967. Puis il est chargé d’un poste à l’Institut d’Études politiques de Paris (Sciences-Po) de 1968 à 1975.

En sus de l’enseignement, il mène deux autres carrières de front : celle d’écrivain avec la publication de Porc-épic (1963), Le Loup-garou (1969), Revanches (1970), Le Philatosexuel (1977) et Qui cherche le mal (1978) et celle de traducteur. Passionné de culture européenne, il maîtrise parfaitement, outre le français, l’italien, l’espagnol et l’allemand. Il traduit son premier roman La Cicatrice dans sa langue maternelle et le publie avec succès à Londres et à New York. Il signe également l’adaptation anglaise de nombreux films européens et les sous-titres en anglais et en français de nombreux longs métrages. Il meurt en 1988.

La publication de La Cicatrice l’a porté au devant de la scène. Vif succès littéraire, ce roman reçut plusieurs distinctions : le prix Rivarol – Prix de l’universalité de langue française – décerné par un jury d’académiciens, et le prix du Meilleur Livre de l’année choisi par le jury des Scouts de France. En mettant en scène un garçon de treize ans rejeté uniquement parce qu’il souffre d’un bec-de-lièvre, Bruce Lowery touche un large public : non seulement celui des jeunes gens qui ont, un jour, fait face au problème de l’exclusion, mais aussi celui des adultes qui comprennent la souffrance à laquelle peut être confronté un enfant. L’auteur américain amène à réfléchir sur la différence, l’exclusion, le vol, le mensonge, Dieu, la mort. Subtilement, l’enfermement de Jeff, le héros de La Cicatrice, dans le piège du mensonge qu’il élabore, touche aux questions fondamentales du rapport de confiance avec les adultes et, au-delà, soulève d’innombrables questions métaphysiques.

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