Hugo Pratt

2 ouvrages parus chez Magnard

Né à Rimini en juin 1927, l’Italien Hugo Pratt aura eu une vie cosmopolite d’aventurier, traversant époques et pays autant comme touriste que comme authentique baroudeur. Moment essentiel et marquant, son enfance est vénitienne, tandis que son père combat alors en Éthiopie aux côtés des partisans fascistes. En pleine Deuxième Guerre mondiale, la famille est capturée par les Alliés et Pratt se retrouve isolé en 1943 dans la Cité des Doges, toujours sous le contrôle des Allemands.

Entre grands espaces africains, amour de la mer et faits de guerre, Pratt découvre les récits d’aventure et la bande dessinée selon l’Américain Milton Caniff, réalisée dans un noir et blanc déjà mythique. De 1945 à 1965, Pratt voyage et dessine énormément, une passion nourrissant l’autre d’un imaginaire sans cesse réinvesti oralement ou graphiquement. En 1967, Pratt participe au lancement d’une nouvelle revue, Sergent Kirk : le lecteur peut y découvrir un récit baptisé La Ballade de la mer salée, où un personnage (qui n’est alors que secondaire) fait ses débuts. C’est un certain Corto Maltese, un marin originaire de Malte, comme son nom l’indique…

La diffusion de la revue Sergent Kirk est arrêtée dès 1969, abandonnant Pratt à Venise, sans réels projets. On le retrouve cependant en France dès 1970, invité à participer au sein de la rédaction du magazine Pif Gadget (célèbre mensuel aux sympathies communistes affichées). Corto Maltese, dédoublement fictif de Pratt, est relancé pour longtemps, puisque 22 aventures se succéderont dans ce périodique jusqu’en 1973, puis, de 1974 à 1977, dans les pages de l’édition belge du Journal de Tintin.

Fable de Venise est publiée en 1977 pour le magazine italien Linus, tandis que le succès du dessinateur ne se dément pas en France, notamment à travers le succès de la revue BD véritablement littéraire que fut À Suivre (lancée par les Editions Casterman en 1978.) En 1988, Hugo Pratt est nommé Grand Prix lors du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Voyageant de nouveau aux quatre coins du monde (Djibouti, Île de Pâques ou Nouvelle-Guinée) dans les années 1990, Pratt relate, en 1995, dans Le Dernier Vol les derniers instants de l’aviateur Saint-Exupéry. Atteint d’un cancer, il s’éteint en août 1995.

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