Né en 1942 dans une Belgique alors occupée par l’Allemagne, au croisement de deux cultures antagonistes, Comès, de son vrai nom Dieter Herman, est profondément marqué par la recherche de ses racines historiques, au-delà de cette guerre qui reste encore pour lui un souvenir permanent et douloureux.

L’auteur est véritablement révélé en 1980, avec la publication chez Casterman de Silence, album où il abandonne la couleur au profit du noir et blanc et où, déjà, il exprime la violence pouvant découler du regard ignorant sur l’autre, cet être si différent… Le fantastique et le rêve, deux thèmes récurrents chez l’auteur, s’y conjuguent à un ton plus réaliste pour tisser une intrigue limpide, mais à l’apparente complexité.

Le graphisme de Comès a été très influencé par ces maîtres de la bande dessinée que sont Hugo Pratt (1927-1995, célèbre créateur du héros Corto Maltese), Jacques Tardi ou l’Argentin José Muñoz. Didier Comès déclarait en 1994, concernant son envie de dessiner : « Toute la difficulté de notre métier est de savoir si on veut devenir absolument millionnaire ou si l’on veut se réaliser soi-même. Arriver à exorciser dans les dessins les démons que l’on a dans la tête. L’idéal, c’est de trouver l’équilibre entre les deux et de faire vraiment ce que l’on a envie de faire. » (Extrait d’une interview pour le magazine Auracan, mai-juin 1994)
En 2006, après une absence longue de six ans, Comès réalise Dix de der.